Une tâche très fréquente lors de la lecture d’un texte sur écran est la recherche d’informations parmi l’ensemble. Dans une consultation de ce type, il s’agit de lire le minimum d’informations non pertinentes avant de trouver l’information recherchée. On peut supposer que l’utilisation des escamots soit un moyen particulièrement puissant de faciliter l’accès à l’information, en établissant une distinction entre les types d’information.
L’objectif de l’expérience était de comparer l’effet d’une mise en escamot de passages secondaires par rapport à une mise en forme classique, la mise entre parenthèses [1]. En utilisant la mesure du temps de recherche d’informations spécifiques on s’attend à ce que la présentation en escamot diminue les temps de recherche.
Une base de textes a été construite. Les textes choisis présentaient cinq voitures. Chaque voiture était décrite sur 5 écrans thématiques. Cette base a donné lieu à la réalisation de deux versions correspondant à deux conditions expérimentales : dans la version « parenthèse » des unités de texte secondaires étaient lisibles directement comme le texte principal mais simplement mises entre parenthèses. Dans la version « escamot », les mêmes unités de texte étaient mises en escamots. Les mots soulignés permettaient au sujet de prévoir le type d’information incluse dans les escamots.
Version escamot
Les sujets devaient répondre le plus rapidement possible à 12 questions. Trois questions étaient destinées aux mesures à trois « moments » de la passation (au début, en intermédiaire et à la fin).
Si la présentation en escamot tend à donner des temps de recherche plus longs que la présentation en parenthèses en début de session, c’est l’inverse en fin de session. Pour les temps de recherche dans le second plan, l’effet des facteurs n’est pas significatif, ni leur interaction.
Si on considère les résultats de la dernière question, globalement la présentation en escamot donne lieu à des recherches significativement plus rapides que la présentation en parenthèses. Il est possible de prendre la même décision pour les recherches dans chacun des deux plans de texte.
Pour une tâche de recherche d’information dans une petite base textuelle, la mise à part d’unités de texte secondaire par rapport au texte principal au moyen d'escamots a un effet qui facilite la tâche par rapport à une condition où les informations secondaires sont aussi distinguées, mais simplement par une mise entre parenthèses. En effet, alors que les sujets ne sont pas familiers au départ avec les escamots (et que ceux-ci ajoutent du temps de manipulation), cette expérience permet d’observer une évolution de l’efficacité relative des deux formes de présentation : au début, les escamots ont tendance à allonger le temps de recherche par rapport aux parenthèses mais en fin de session, la tendance s’inverse. Cependant cette évolution n’est significative que pour les recherches dans le premier plan du texte.
Ce phénomène semble dû non seulement à une amélioration progressive des sujets en condition « escamot », mais également et curieusement à une détérioration en fin de session des performances des sujets en condition parenthèses. Il se pourrait que la recherche-test de fin de session ait présenté une difficulté insoupçonnée a priori par rapport aux recherches du début et intermédiaire. Mais alors ceci renforcerait le résultat du groupe « escamot » qui pour les même questions continue d’améliorer ses performances. Quoiqu’il en soit, le test final montre que les sujets en condition « escamot » sont plus rapides que les sujets en condition parenthèses, et ceci tant pour les recherches dans du texte de premier plan que de second plan.
[1] Caro S. & Bisseret A. (1997) Etude expérimentale de l'usage des organisateurs para-linguistiques de mise en retrait dans les documents électroniques, Le Travail Humain, 60 (4), 1997 ; p. 409-437.
mercredi 16 janvier 2008
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