La question du découpage de l'information pour la mise en écran n'est pas nouvelle. Les sumériens qui écrivaient sur des tablettes d'argile il y a 4000 ans se posaient vraisemblablement les même questions que nous. Comment disposer des informations dans un espace limité. Quelle méthode choisir ?
Tout d'abord, on peut distinguer plusieurs méthodes selon les types de texte. Nous nous limiterons dans le cadre de cette réflexion aux textes techniques, utilitaires, qui sont les plus fréquemment rencontrés sur écran.
Organiser selon une Macro-structure
Une première question à se poser est : le texte à présenter sur écran fait-il partie de catégories de textes qui ont une organisation immuable et reconnue ? Certains textes ont en effet une "macro-structure" qu'il n'est pas possible ou souhaitable de modifier lors du passage à l'écran (textes juridiques, articles de psychologie expérimentale etc.) Dans ce cas, la segmentation de l'information va respecter les habitudes des usagers de ce type de textes, faute de quoi, le texte deviendra inutilisable pour les praticiens sensés s'en servir.
Organiser selon l'importance et la nature des informations
Concernant les autres types de textes techniques, faute de macro-structure à respecter, on veillera à distinguer deux niveaux dans le texte. Ce qui est indispensable à la compréhension du texte ou à l'exécution d'une procédure décrite par le texte (informations de premier plan) et ce qui est accessoire (informations de second plan). Par analogie à une recette de cuisine, le premier plan ce sont les ingrédients et la marche à suivre. Les informations de second plan sont toutes les autres informations de moindre importance (commentaires de l'auteur sur les trucs et astuces, sur la lecture du texte, également l'identification de l'auteur, le niveau d'expérience du public visé, le niveau de difficulté de la recette, les vins qui peuvent accompagner le plat etc.)
Organiser pour faciliter la sélection d'information
Enfin dans de nombreux autres cas et notamment pour les écrits de type journalistiques, la méthode de pyramide inversée convient bien à la lecture à l'écran. Elle consiste à donner les informations les plus importantes en premier (titre et chapeau) et à donner plus de précision au lecteur qui continuera la lecture du texte. Le chapeau, petit résumé du texte, placé au début de celui-ci permettra en général au lecteur de lire ou de se dispenser de prendre connaissance du reste à bon escient. La méthode des cinq W, (Who) qui, (What) quoi, (When) quand, (Where) où, (Why) pourquoi, également issue de la presse, convient aussi pour les textes sur écran [1]. Elle permet de s'assurer que toutes les informations nécessaires à la construction d'une représentation de ce que dit le texte sont présentées au lecteur. Une version francophone de la méthode du questionnement journalistique ajoute la question "comment" : QQQOCP Qui Quoi Quand Où Comment Pourquoi.
Mise en relief de l'information
Une fois le texte découpé et organisé de manière homogène et cohérente, les différentes parties seront signalées par des organisateurs de mise en forme ou "para-linguistiques" tels que l'enrichissement typographique, la couleur, les icônes etc. Ces organisateurs pourront permettre de distinguer les informations de premier plan et de second plan mais aussi les différents types d'informations au sein de chaque niveau d'importance (ingrédients, marche à suivre, commentaires sur les actions, sur le niveau d'expérience du lecteur etc.) On veillera à rester homogène quant aux organisateurs choisis pour la mise en forme de chaque type d'information.
[1] Bailly Sébastien (2003) Bien écrire pour le web, Osman Eyrolles Multimédia, 160 p.
lundi 18 avril 2011
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